Avec ses moustaches
Thomas Paris
Lorsque, par un beau matin, son père quitte le domicile conjugal, Marc sent ses repères l’abandonner. Quelle vie est la sienne ? Petit boulot, dodo, petites vacances, dodo, vraiment pas de quoi casser la baraque. Même Sandra avec qui il vit, en fait, elle ne l’aime pas et il ne l’aime pas. Ils sont tout à fait d’accord là-dessus. Dans son miroir, Marc arrache un à un les premiers cheveux blancs qui le narguent et scrute ce visage, le sien, qui ne lui dit rien qui vaille. Il faudrait faire quelque Chose. Arriver à faire quelque chose qui ait un Sens ! Quelque chose dont il pourrait être Fier. Mais quoi ?
C’est alors qu’il se souvient de Jeanfrançois, l’ami des années de jeunesse. Jeanfrançois qui, lui, ne s’est certainement pas laissé endormir par le confort béat d’une vie sans histoire. Jeanfrançois voulait faire la révolution, changer le monde, lutter contre les riches, sauver les pauvres, faire la peau au grand capital ! Lui aura certainement l’Idée qui fera mouche et qui le sortira de son marasme.
Les retrouvailles ont lieu, un peu silencieuses, autour d’une entrecôte bien dure. Marc peut être rassuré : Jeanfrançois n’a pas changé. C’est simple, la révolution est toujours à faire. C’est même urgent. Et pour commencer, il faut choper ce gros plein de soupe de Hubert Lefur, le président de Canal France. Il faut frapper fort. Et ce Lefur, avec ses moustaches, c’est la cible idéale…
On retrouve Thomas Paris et son humour dans ce deuxième roman loufoque. Comme le croque-mort Koulechov, Marc ne se sent pas vraiment de ce monde. Les retrouvailles avec l’ami de jeunesse vont l’entraîner dans des aventures rocambolesques. Où il sera question, entre autres choses, d’une prise d’otage abracadabrante, d’un orphelin, d’une grand-mère, et d’une moustache provocante…
Marc a vieilli sans s’en rendre compte et s’est dilué dans une routine molle. Jusqu’au jour où il décide courageusement (voire de façon irréfléchie) de faire Quelque Chose. Mais quoi ?!