Voisine de la France, l’Italie n’est cependant pas très connue des Français. C’est un peu la cousine oubliée, de l’Europe méditerranéenne où elle tient pourtant une place non négligeable. En mai 2006, Romano Prodi, l’ancien président de la Commission européenne a vaincu Silvio Berlusconi lors des élections et il est devenu le président du Conseil. L’un des enjeux majeurs de son mandat, c’est de poursuivre la modernisation de son pays, tout en lui redonnant une image passablement écornée par la figure de son prédécesseur. Sergio Romano, historien, ancien diplomate et ami de la France, a tenu chaque semaine de cette année 2006, une chronique à partir des événements italiens avec l’intention de faire découvrir au lecteur français ce qui se joue dans la péninsule. Il le fait avec humour et acidité, sans mâcher ses mots, comme un observateur qui enrage parfois de voir son pays et ses concitoyens enlisés dans le passé et les vieilles habitudes, comme un homme passionné de liberté et de progrès. Sa grande connaissance de l’histoire italienne et européenne donne à son livre une profondeur singulière. Il montre qu’il ne suffit pas à l’Italie d’avoir tourné la page Berlusconi pour s’arracher à ses vieux démons.
L’Italie est la sixième puissance économique du monde, le second partenaire de la France, l’un des pays fondateur de l’Europe. Un pays qui compte, mais un pays vieillissant et en crise. Berlusconi prétendait lui apporter la modernisation dont elle avait besoin. Romano Prodi veut aujourd’hui allier justice et progrès. Mais les Italiens sauront-ils s’affranchir des pesanteurs du passé ?