Il y a deux raisons au moins de lire Claudel aujourd’hui, deux raisons qui font que la jeunesse n'en finit pas de l'écouter, quand bien même elle ne partage pas ses convictions. La première est sa vision politique qui, très tôt, a été à l’échelle du monde; la seconde, c'est sa vision de l'amour. L'une et l'autre appartiennent à une pensée catholique à des années-lumière du catéchisme d'avant-guerre. Que l'on puise dans son œuvre la force de comprendre le monde, multiple et globalisé, ou encore que l’on s’empare des outils pour concevoir le rapport amoureux comme une expérience spirituelle, toujours on est conduit par des chemins non encore explorés avant lui à une mystique, à un rapport à Dieu, qui n'est ni dévot ni savant: Claudel nous offre une image de l'homme renouvelée.

Morceaux choisis de Claudel par Olivier Py, précédés d’une introduction qui entend réhabiliter le poète injustement calomnié.

Olivier Py a toujours été un grand lecteur et défenseur de Claudel. En 2009, à l’occasion de sa mise en scène du Soulier de satin, qui durait pas moins de onze heures, il déclarait: Personne n'a jamais écrit une aussi belle œuvre sur l'amour, le discours mystique est passionnant, la parole politique immense et on a redécouvert le Claudel comique.