Coupables
Leila Aslaoui
Bédira, Chérifa, Safia… n’ont qu’un tort, celui d’être nées filles en Algérie. Sous-citoyennes, mineures à vie, coupables par nature, telle est leur condition. Leila Aslaoui donne la parole à douze d’entre elles, à travers des récits dont les personnages présentent à coup sûr des similitudes avec des personnes vivantes ou ayant existé. Ces femmes ont des histoires différentes, mais elles partagent le même destin d’otages, de la loi d’abord, leur principale ennemie, des traditions, des mentalités et des tabous ensuite.
À travers ces récits, l’auteur fait entendre le cri de douleur et de révolte de ses compatriotes. En restituant cette parole confisquée, elle permet à ces femmes de dire je, alors qu’elles disparaissent habituellement dans le nous autoritaire de la famille et de la société.
Si ces destins sont dramatiques, ce livre est cependant habité par la certitude qu’un jour le combat des Algériennes aboutira, parce que les deux épithètes qui leur conviennent le mieux sont : battantes et résistantes.
Leïla Aslaoui dont le mari a été assassiné par les islamistes en 1994, fait entendre le cri de douleur des femmes d’Algérie, encore otages de la loi, des traditions et des mentalités. Elle fait le récit du destin tragique de douze d’entre elles. Un livre choc.