Dans le square
Martin Belskis
Sarah, étudiante en lettres, découvre l’œuvre d’un auteur reconnu et lui écrit pour lui déclarer son admiration. Sans doute flatté par son enthousiasme, celui-ci lui répond. Commence alors entre les deux protagonistes un échange de lettres, qui occupe dans la vie de chacun une place de plus en plus grande : d’abord centrée sur des questions littéraires, leur conversation prend peu à peu un tour plus intime. Sarah est pleine d’emportements naïfs, de colères contre l’injustice et le mercantilisme de la société. Marquée par l’histoire de sa famille juive déportée pendant la guerre, elle aspire à une écriture libre, révoltée, qui bouleverserait le monde. Le vieil homme, plus lucide, l’incite à préférer la vie aux livres. L’existence lui a appris qu’il y avait davantage de réalité et de richesse dans le petit monde clos du square jouxtant son appartement que dans les œuvres complètes de Shakespeare...
Mais ce roman d’apprentissage, qui voit Sarah tempérer peu à peu sa radicalité fougueuse et transformer sa vision du monde au contact de l’écrivain, n’est pas si linéaire qu’il y paraît : celui par lequel elle s’accomplit se révèle être un salaud. La désillusion est parfois le prix de la sortie de l’enfance. Mais saura-t-elle jamais ce qu’elle lui doit ?