L’Apocalypse selon Fred
Philippe Setbon
Fred Justin a la cinquantaine. Il écrit des romans policiers et des scénarios à la chaîne. Il a connu son heure de gloire et traverse aujourd’hui une crise d’identité. Pour la première fois, il est en panne sèche. Sans femme, sans ami, sans avenir. C’est dans le passé qu’il va chercher le salut. Un simple coup de fil à son meilleur copain de lycée qu’il n’a pas revu depuis trente ans. Et qui va faire de sa vie un enfer. Ou plutôt, un autre genre d’enfer… L’Apocalypse selon Fred est un roman qui se présente en trois parties distinctes, complémentaires, aux tonalités sensiblement différentes. La première partie pourrait être un polar, à moins qu’elle ne soit un épisode délirant produit par l’imagination d’un Fred dépressif. La deuxième serait un retour au réel : Fred tente de reprendre sa vie en mains - même si la fiction s’immisce dans son quotidien. La troisième partie représente l’angoisse ultime de l’écrivain de fiction : imaginaire et réalité sont si intimement mêlés qu’on ne sait plus vraiment qui on est. Le tout sur fond de crise : crise mondiale, « mid-life crisis », crise de nerfs. Toutes sortes de crises ! Une plongée dans l’esprit tourmenté d’un auteur qui, à force de créer des univers, des extensions de lui-même, finit par se perdre dans son propre labyrinthe mental. Car comme disait si bien Jacques Prévert dans Drôle de drame: À force d’écrire des choses horribles, les choses horribles finissent par arriver.