La folie d’Annunzio
Olivier Tosseri
En septembre 1919, Fiume (aujourd’hui Rijeka en Croatie) est une ville italienne en territoire yougoslave. Une situation insupportable pour beaucoup d’Italiens et de vétérans, et notamment les fameux arditi qui constituent une force de volontaires bien décidés à s’emparer de la ville. Leur Commandante est Gabriele D’Annunzio, chantre du bellicisme italien qui s’est engagé à plus de cinquante ans dans l’aviation lors de la Première Guerre mondiale.
Fiume conquise, c’est une épopée politique et artistique de quinze mois qui commence. Initialement nationaliste et patriotique, l’aventure prend très vite une autre tournure: des expérimentations syndicales, féministes, artistiques se multiplient; la liberté sexuelle, le naturisme, le végétarisme sont testés et l’usage des narcotiques et des psychotropes est libre.
Mais à la fin de 1920, sous la pression des Alliés, le gouvernement de Rome met fin à l’expérience en bombardant la ville. Le régent Gabriele D’Annunzio se retire pour entamer un long exil sur les bords du lac de Garde, loin de la fête de la révolution.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, une force de volontaires italiens s’empare de la ville de Fiume en Yougoslavie. À leur tête, l’écrivain italien le plus célèbre de son époque, le dandy flamboyant Gabriele D’Annunzio. Pendant les quinze mois de son règne, la cité vit une révolution expérimentale.