L’examen des luttes environnementales montre une réalité complexe, à l’origine de discours souvent contradictoires. Si elles s’organisent généralement autour de crises dues à la destruction croissante de la nature et à l’épuisement des ressources naturelles, elles sont surtout le révélateur d’interrogations fondamentales sur l’organisation politique de notre société. Derrière tous les combats environnementaux se trouvent en effet quelques notions fondamentales: la question de la frugalité et de l’égalité (à l’époque de la Révolution); la remise en question du progrès (au milieu du dix-neuvième siècle); la naissance de la société de consommation (au début du dix-neuvième siècle); l’utopie à l’épreuve du totalitarisme (dans l’entre-deux-guerres); la peur de la croissance (dans l’après-guerre); le choc de la pollution invisible (dans les années soixante) ; la recherche d’une réponse internationale ou locale (du Sommet de la Terre au commerce équitable et local).

Ainsi, les combats en faveur de l’environnement doivent être analysés en termes politiques (comment vivre ensemble ?), culturels (le poids des représentations et des identités) mais aussi éthiques (le rapport à l’autre), sans que ces différentes dimensions ne soient séparables.

Une histoire culturelle des luttes en faveur de l'environnement depuis la fin du dix-huitième siècle.