Le 7 février 2014, à Sotchi, s’ouvriront les XXIIe Jeux olympiques d’hiver, cent cinquante ans après la victoire de l’empire tsariste sur le Caucase, après un demi-siècle de combats. Aujourd’hui, ce Caucase si rebelle est toujours en guerre contre la grande Russie. Pas une semaine ne se passe sans que des représentants de l’État russe ne soient assassinés. Ces olympiades sont celles de Vladimir Poutine, l’autoritaire président russe. C’est lui qui les a voulues. Avec l’argent de l’oligarchie, née de la chute de l’URSS et fermement tenue en laisse depuis, clé de voute du système poutinien, le projet a pu prendre corps. Le seul fait qu’un événement d’une telle ampleur se tienne là, non loin d’une Tchétchénie où il a donné carte blanche à son armée pour réduire à néant les velléités indépendantistes, est perçu par lui comme une façon de dire qu’il avait raison. Le livre sera l’occasion d’un voyage au Caucase, tant géographiquement que dans le temps. Afin de faire sentir aux lecteurs ce qui se joue dans cette fascinante région, nous entendons en effet évoquer de larges pans de son histoire des deux cents dernières années (conquête par la Russie, déportation de peuples entiers sous Staline, conflits récents…). Il s’agit par ce biais de raconter la Russie telle qu’elle apparaît dans son miroir caucasien.

Les JO de Sotchi sonnent comme une seconde victoire russe sur le Caucase et, pour Poutine, comme une célébration du triomphe de son système. La vision géopolitique qu’il a de cette région s’inscrit dans le droit fil de l’impérialisme russe. Cet ouvrage est l’occasion de montrer une autre facette du personnage Poutine, peut-être en relation affective au Caucase par ses origines familiales.