Requiem pour la classe moyenne
Aurélien Delsaux
Jean-Jacques Goldman est mort. L’idole d’Etienne, la star de son adolescence, symbole d’une époque où tous les espoirs étaient permis, où il avait encore des rêves, des illusions. L’annonce est dévastatrice, le réveil est brutal: on lui a menti en lui faisant miroiter une vie pleine de promesses! Face à cette révélation, tout se craquèle.
Il réalise que sa vie prend l’eau, n’est pas celle qu’il croyait vivre. Le décor s’effondre: sa femme le quitte pour un rottweiler, sa fille est lascive et vénale, son fils lit ardemment la Bible. Dans cet épais chaos, une seule chose le fait tenir: la perspective du rassemblement en l’honneur de l’idole disparue qui aura lieu à Lyon quelques jours plus tard.
Avec cet adieu au totem et au ciment des classes moyennes, Aurélien Delsaux tire à vue sur notre époque, et il la touche en plein cœur. Avec ce malaise existentiel sur fond de culture pop aussi drôle que dramatique, d’une sincérité désarmante, il nous raconte la prise de conscience, plus prégnante que jamais, que le temps est venu d’admettre que nous n’avons rien à voir avec celui que nos rêves d’adolescents imaginaient. Mais sommes-nous prêts?