Sniper en Arizona
Patrick Declerck
Patrick Declerck apprend qu’il va subir une lourde opération du cerveau, et décide de partir s’entraîner dans une école de sniper en Arizona. L’idée de ne pas se rater si son opération ratait est à l’origine de cet étrange voyage. Certes, il n’est pas besoin d’avoir un diplôme de sniper pour mettre fin à ses jours mais Patrick Declerck vient d’une famille où les armes ont toujours été présentes. Et s’il en mesure toute la dangerosité, il en connaît aussi la fatale attraction. N’ayant donc plus grand-chose à faire avant sa mort sûrement prochaine, il retourne à New-York, sa ville d’origine, pour rendre hommage aux victimes du 11 septembre. Puis il prend l’avion pour aller suivre sa formation paramilitaire de sniper en Arizona.
Sniper en Arizona est donc le récit de ce stage en plein désert, par 38 degrés. Le groupe est composé essentiellement de vétérans; stagiaires comme professeurs. C’est donc une assemblée d’individus cabossés par la vie que Declerck va observer de son œil d’anthropologue. Le soir, après une journée passée à tirer, chacun rentre chez soi. Declerck retrouve son motel - typique de la région. Comme à son habitude, Declerck, dans ce nouvel opus, explore les limites de l’absurde de l’existence humaine dans un monde perpétuellement déchiré entre vide intersidéral et crétinisme collectif.
Pour survivre, reste la musique des mots. Et c’est à cette musique particulière (et à chaque livre différente) des mots qu’il importe de porter tout le sens et la sombre beauté du voyage.
Declerck, anthropologue, fait le récit sidérant d’un stage de tir en Arizona. Personnalités fracassées; hantise de la guerre; violence omniprésente… Evocation d’une certaine Amérique… et d’une fascination pérenne chez l’être humain pour l’arme et la guerre