Trois wagons à bestiaux
Zila Rennert
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, en 1914, Zila Rennert a six ans.Lorsque s’achèvent ces Trois wagons à bestiaux en juillet 1946, elle a trente-huit ans, trois nationalités–russe, autrichienne et polonaise–, mais aucune patrie à elle. Entre ces deux dates, elle a vécu un temps l’existence joyeuse et insouciante d’une famille juive de la bourgeoisie aisée en Europe centrale, avec ses parents, puis avec son mari et sa fille, Ina, avant de connaître l’irrésistible montée de l’antisémitisme et du nazisme, l’exil, la fuite perpétuelle, les tourments de la guerre et de la déportation, la menace permanente et sans pitié.Ce récit qui nous entraîne jusqu’aux portes d’Auschwitz, en passant par le ghetto de Bochnia et Varsovie insurgée, Zila l’a écrit pour ses petits-enfants, pour qu’ils sachent quelle fut l’horreur de la guerre, ce que furent le nazisme et la Shoah.Pourtant, au travers de ces épreuves, de ce témoignage terrible et poignant, jamais Zila ne fait montre de haine ou d’esprit de vengeance pour les bourreaux, et ce qui nous frappe peut-être le plus ici, c’est ce portrait d’une femme d’un courage et d’une ténacité exemplaires, qui s’acharne à survivre et à sauver les siens…
Après-guerre, Zina Rennert part pour la France avec sa fille. Là, elle reprendra ses études de médecine, et deviendra une pionnière de l’accouchement psycho-prophylactique. Ina fera des études secondaires en France et deviendra architecte.