Victor et les femmes
Pierre Delerive
Nous sommes comme ces arbres côtiers qui poussent inclinés — leur jeunesse a été malmenée par les vents. Comme eux, nous sommes marqués. Et pour rendre l’histoire vraiment périlleuse, le grand bouleversement de notre vie, celui de la sexualité, a lieu pendant ces années d’intense vulnérabilité... Dans ce domaine interdit et intime, Victor, le jeune héros de ce roman, prend le maquis. Fuite sans doute, refuge dans le fantasme, mais aussi résistance à la coalition des oppresseurs.
Avec émotion, bien plus tard, Victor évoque son adolescence. Autour de lui, des femmes. Sa mère, imprévisible, tyrannique, malheureuse, aimante, le terrorise et le fascine. Elle veut avant tout protéger — éloigner — Victor de la gent féminine. Mais lui ne pense qu’à ça et va déployer une énergie folle pour arriver à ses fins.
La voisine du cinquième — la Princesse intouchable —, l’amie de sa sœur, la bonne, Mireille — la Première femme —, Madame Laquaire, Nora, Nicole — le Premier amour... Toutes le font rêver, toutes habitent ses nuits. Déesses bienveillantes, elles vont aider Victor à faire face à sa mère et à s’éloigner des tumultes de l’enfance. L’apprentissage du jeune homme est ainsi jalonné de scènes mémorables, dramatiques ou drôles. Victor et les femmes est le récit nostalgique d’une éducation sentimentale.