Violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner
Etienne Deslaumes
A Nice où elle a installé sa deuxième vie, Armande, à la veille de ses cinquante ans, est renversée par une voiture.
Accident? Suicide? Réunis pour ses funérailles, son ex-mari Christophe, ses amis Emilien et Patricia, leurs enfants Aubin et Margaux s’interrogent et revisitent le passé. Condensés en une demi-journée, les monologues intérieurs se succèdent, se répondent, s’entremêlent jusqu’à dessiner le portrait croisé de deux familles très - trop? - proches, qui ont enlacé leurs destins jusqu’au drame.
Chaque personnage, à tour de rôle, entraîne le lecteur dans des questionnements propres à son âge (les parents sont cinquantenaires, les enfants ont une vingtaine d’années), autour de sujets où chacun peut se reconnaître: qu’est-ce que l’amour, comment le faire durer? Quelle place y tient la sexualité? La trahison est-elle le seul remède au renoncement? Peut-on se préserver autrement qu’en s’illusionnant soi-même? Qu’est-ce qui nous lie à nos enfants? De quelles vies, de quelles morts sommes-nous responsables?
Avec une grande finesse psychologique, l’auteur retrace la vie de deux familles bourgeoises apparemment irréprochables, qui n’échappent ni aux mensonges ni aux déchirements. Avec un art consommé de la formule et une écriture fluide et efficace, Etienne Deslaumes, qui fut dans son roman précédent observateur de la vie en entreprise, se fait ici le greffier attentif des états d’âme, des doutes et des regrets de personnages attachants – au-delà de la morale et des faux-semblants.
Un thriller psychologique subtil et efficace.
Un livre sur le mensonge – aux autres, mais surtout à soi-même – et sur ses conséquences à long terme sur la vie de chacun.