Ecrit en 1981, ce roman foisonnant, difficile à résumer, se situe sur le fond de la Première Guerre mondiale en Roumanie. L’action couvre la deuxième partie de l’année 1916 au moment où la Roumanie, après 2 années de neutralité, entre en guerre aux côtés des alliés contre  les puissances centrales, c’est à dire L’Allemagne et l’Autriche. L’objectif roumain est de reconquérir la Bessarabie et la Transylvanie sous domination austro-hongroise pour constituer la grande Roumanie. La défaite est sévère et rapide et le gouvernement et la famille royale se réfugient en Moldavie. C’est alors qu’Ermil, jeune adolescent venu faire carrière à Bucarest, arrive dans la capitale occupée et désorganisée. Dans la grande maison de son oncle Leonidas, acteur raté censé lui donner un coup de pouce, vivent deux jeunes filles originales. Il connaît avec elles ses premiers émois. Luca Demian, officier, continue à se battre tout seul avec une obstination frisant l’absurde. Par sa faute, de nombreuses personnes perdent la vie ou sont déportées par les Allemands. Blessé, il est soigné par Sophie la cousine d’Ermil que le préfet de police Tanase Bercea convoite lui aussi. Le vieil acteur parti à la recherche de Sophie pour être agréable à cet homme influent est tué par hasard. Pendant ce temps, à Bucarest, le typhus fait rage. Ermil qui attend désespérément Sophie et Léonidas dans l’ignorance de leur triste sort, y succombera-t-il à son tour ? On le voit aisément : les trajectoires de ces personnages hauts en couleur que rien ou presque ne destinait à se rencontrer s’entremêlent. Leur sort façonné par une guerre cruelle est totalement chamboulé. Le résultat : un roman haletant où abondent péripéties et retournements de situation.