Les Épinards crus
Anne Luthaud
Au rythme des saisons, un enfant tour à tour joyeux, triste, mélancolique, ravi et étonné par sa découverte du monde : toutes sortes de personnages l’accompagnent. Ainsi, le gardien du cimetière génois où se déroule principalement ce roman d’initiation, mais aussi le fabricant, le tailleur de pierre, Ludivine ou encore Constance – sans oublier la grande absente, la mère, atteinte d’une maladie qui l’oblige à vivre recluse dans une maison au-dessus du port. Avec les uns, l’enfant s’étonne et s’interroge sur la mort, sur l’amour, sur le temps qui passe... Avec elle, la mère, il communique par flux mentaux, de cerveau à cerveau, comme des interférences soudaines, imprévisibles, intermittentes.
Le texte d'Anne Luthaud, prodigieusement poétique, beau et plein à la fois, se déploie dans une écriture à sauts et à gambades, traduisant bien les mouvements de l'enfant et de ce flux mental qui vient, qui part, qui revient, selon l'histoire de chacun, selon l’histoire de tous. Intimité et exemplarité se mêlent et se complètent pour offrir ici un petit bout d’humanité dans toute sa complexité.
Un conte initiatique qui nous transporte tant par la poésie du verbe que par la force des images convoquées par l’auteur. En lisant, en regardant, on suit les pérégrinations de ce nouveau petit Prince.