Les Pages roses
Teodoro Gilabert
Enfant, déjà, il est amoureux des dictionnaires. Particulièrement du Petit Larousse illustré. Livre rouge à la couverture toilée ultra résistante, véritable Bible. Peu enclin aux activités sportives, il passe des heures à lire des définitions qui ressemblent à des énigmes. Il lui faut du temps pour remarquer la ligne rose qui partage l’ouvrage en deux, puis pour comprendre que cette ligne rose rassemble des pages, roses, couvertes de citations latines.
Les Pages roses raconte quelques années de la vie du narrateur. Etudiant sage, timide, il perçoit le monde à travers le prisme des œuvres latines et grecques qu’il dévore et des films de la Nouvelle Vague. Autant dire qu’il est voué à une certaine solitude et qu’il ressent, en permanence, un léger décalage…
Chaque chapitre du roman a pour titre une citation latine des pages roses. Citation qui introduit le récit et constitue le fragile fil directeur d’une vie que le narrateur juge de plus en plus décevante, une vie où il ne choisit en fait rien – si ce n’est par défaut. La fin du roman s’ouvre cependant sur les débuts d’une nouvelle ère : notre héros, libéré du poids du passé et de la mélancolie – du poids des pages roses – se tourne résolument vers la modernité...
Premier roman à l’écriture délicate, Les Pages roses évoque avec humour et élégance les désarrois d’un jeune homme sans vocation.