325 000 francs
Roger Vailland
Parce qu’il veut vivre aujourd’hui, Bernard Busard, un garçon de vingt-deux ans, est poussé à se battre : la course cycliste, la conquête d’une jeune femme, l’épreuve de force avec une machine. Cet employé d’une usine de jouets jurassienne choisit de fabriquer sans discontinuité, pendant six mois, des carrosses-corbillards en matière plastique. La presse à injecter, avec laquelle il lutte, doit d’abord lui permettre d’acheter et la liberté (un snack-bar, au bord d’une route nationale) et l’amour (Marie-Jeanne Lemercier, « lingère trop bien poncée »). Il les lui faut, ces 325 000 francs qui l’imposeront... Mais sera-t-il assez fort pour suivre jusqu’au bout l’engrenage mécanique dont l’obsédante cadence rythme ses jours et ses nuits?
Écrit pendant la période communisante de Roger Vailland, 325 000 francs, paru chez Buchet-Chastel en 1955, est un roman sur le monde ouvrier d’un écrivain au sommet de sa forme. En prise directe sur la vie, aussi sec et rapide qu’un récit d’Hemingway, 325 000 francs possède une véritable force de frappe — dûe à une maîtrise et une sobriété qui en imposent.