Dès leur accession au pouvoir, les nazis ont développé une politique culturelle agressive, s’attaquant d’une part à l’art qualifié de dégénéré et tendant, d’autre part à enrichir les collections personnelles du Führer et des dignitaires nazis. Le 17 juillet 1940, l’organisation Rosenberg a été créée, dont le but était d’éliminer la vie culturelle juive dans toute l’Europe, à travers la confiscation des œuvres d’art et des bibliothèques. Une cellule Sonderstab Musik a également été créée, composée d'éminents musicologues allemands, chargés de localiser des manuscrits, des livres et des instruments de musique.
Ce commando sera à l’origine d’un véritable système de pillage des biens musicaux dans les territoires occupés, d’une efficacité redoutable, que Willem de Vries décrit dans cet ouvrage avec une grande précision.
Saisies, ventes forcées, échanges, transactions d’apparence volontaires, les spoliations organisées pendant la Seconde Guerre Mondiale prennent différentes formes. Les collections des nombreux marchands d’art et grands collectionneurs Juifs Français constituent des proies faciles, objet de la convoitise des différents services chargés par le Führer de prendre possession des objets d’art. Le pillage organisé en France concerne, entre autres, 72 000 appartements, plus de 100 000 objets d’arts et plusieurs millions de livres qui seront transférés sur le territoire du Reich allemand.
Il s’agit de l’unique ouvrage consacré aux spoliations massives des biens musicaux juifs (instruments, partitions, disques, ouvrages) dans l’Europe occidentale sous occupation allemande, au moyen du commando Sonderstab Musik.