La vie ossécaille
Un an à TaipeiLéna Vathy
Une jeune femme qui s’ennuie quitte Paris, sa famille, son travail, pour un premier poste de coopérante. D’origine espagnole, elle s’attend à une mission sudaméricaine, or, par le hasard des affectations du Quai d’Orsay, c’est à Taïwan qu’elle est nommée.
Avide de déracinement, emplie du fantasme du grand Autre, ses premières rencontres avec ce nouveau monde la passionnent; les caractères mandarins sont une présence amicale, des visages qui l’accompagnent. Pourtant, tandis qu’elle découvre l’île et les arcanes du métier de diplomate, elle commence à éprouver les effets d’une perte jusque-là impensée: le langage.
Qui est-elle encore, si elle ne lit plus, ne parle plus, ne comprend plus les mots dans lesquels elle vit? Habituée à voyager entre les langues, à y trouver refuge et liberté, elle doit réinventer sa manière d’être au monde.
Cernée par la mer et par la Chine, Taïwan est une île. Dans ce territoire des confins, en sursis, il faudra que Xia, qui ne s’appelle pas vraiment Xia, mène sa quête, quitte à se désagréger, s’oublier, pour pouvoir ensuite se recomposer comme les fragments d’un nouveau langage. Apprendre à construire des ponts.